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Histoire de Flémalle:

La Guerre des Awans et des Waroux:

Introduction:

AWANS est une commune de l'ancienne dépendance de l'électorat de Trèves. La localité a une origine très éloignée. Elle est déjà signalée dans un diplôme du 10 juillet 854, diplôme dans lequel l'empereur LOTHAIRE cède au monastère de Prûm et à son abbé Egil, le domaine d'Awans en Hesbaye.

Le nom d'Awans fut aussi porté par une très puissante et très ancienne famille habitant la commune de ce nom et dont les démêlés font date dans l'histoire de Liège.

En 1223, six frères de cette famille, ayant, au mépris d’une loi portée par tout le diocèse, incendié une ferme du village de Lantin et dont l’hospice de Cornillon était possesseur, le prince évêque Hugues de Pierpont voulut châtier leur insolence. Avec ses troupes, il assiégea le château d’Awans, résidence des coupables. Ceux-ci durent capituler et accepter comme condition de paix de se rendre pieds nus, eux et leurs proches au nombre de 120, de la porte de Sainte Walburge à l’église de Cornillon. Ils durent en outre payer une partie des frais occasionnés par ces conflits.

Plus célèbre et plus terrible fut la guerre dite « des Awans et des WAROUX ». Son début remonte à l’an 1297, soit 70 ans après les événements précités et qui démontre bien les relations entre cette famille hesbignonne et le prince évêque. Un membre de la famille des WAROUX, guillaume le jeune, aimait passionnément une riche héritière du village d’Awans, nommée Adoule. Le haut voué de l’endroit prétextant que la future était de condition serve, s’opposait énergiquement au mariage. Des négociations eurent lieu. Pendant les pourparlers, il fut révélé que le voué d’Awans réservait la demoiselle à un des siens. Le jeun Waroux n’hésita plus dès lors à épouser la fille disputée. C’en fut assez pour faire prendre les armes et engendrer des conflits sanglants et dévastateurs. L’évêque qui s’était prononcé contre la conduite d’Humbert, seigneur d’Awans ne tarda pas à le mettre en demeure d’accepter la paix. Humbert fut obligé, par cette paix, de se rendre à Liège lui et 12 gentilshommes de sa ligue, le jour des Rameaux et de faire en chemise et à pieds nus, en guise d’amende honorable, le trajet de l’église Saint-Martin à la Cathédrale Saint-Lambert, en portant sur la tête les selles de leurs chevaux, suivant une coutume assez générale au Pays de Liège, en semblables circonstances.

Cette trêve connue sous le nom de Paix d’Awans, fut promptement rompue par le seigneur d’Awans qui ne s’était soumis que forcé et contraint. Les deux familles d’Awans s’entredéchirèrent avec plus de violence encore qu’auparavant, ainsi que les lignées dont elles étaient parvenues à obtenir l’appui armé. Bref la guerre dura 38 ans et coûta la vie à 32.000 hommes au moins. La paix ne fut conclue définitivement entre les Awans et les Waroux qu’en 1385. Las enfin de ces affreuses boucheries, ils prirent Wathi de Warfusée, seigneur de Momale et Thiry de Haneffe, seigneur de Seraing, pour arbitrer. Ceux-ci s’adjoignirent 10 notables dont une moitié appartenait au parti des Awans et l’autre à celui des Waroux. La paix qu’ils formulèrent a été baptisée Paix Saint-Laurent, parce qu’elle fut signée à l’abbaye Saint-Laurent et aussi Paix des douze parce qu’elle émanait de douze juges.

---- Sources -----

- " Histoire des rues et des lieux-dits de la commune de Saint-Nicolas", par de BRUYN André, Ed. Dricot, 1979, pp. 26-27

- " Les rues de Liège", par GOBERT Théodore; 4 volumes (1884 - 1901), Ed. Librairie DEMARTEAU Louis, Liège

- " Liège à travers les âges: Les rues de Liège", par GOBERT Théodore, Edition Culture et Civilistation, 1975 - 1978, 12 Tomes, Bruxelles