Diplôme romain de Flémalle (FH):

Monsieur Léon HALKIN a écrit sur le diplôme militaire Romain de Flémalle-Haute. Ce sont ces écrits qui nous ont éclairé sur la trouvaille faite en 1880.

Au mois d'août 1880, au cours d'une opération de dragage du lit de la Meuse entre Flémalle-Haute et Chokier, un ouvrier retira de ce lit une petite tablette de bronze sur laquelle étaient gravés des caractères spéciaux.

Le premier bronze date de 98 après J.-C. (dimension : H. : 9.3 cm – l. 7.5 cm, Poids : 71.15 g), fut rejoint pas un second qui le complétait.

Ces deux fragments jointifs appartiennent au même diplôme militaire gravé sous le deuxième consulat de l’empereur TRAJAN, en l’an 98 de notre ère.

A l’origine, le diplôme se présentait sous la forme d’un livret composé de deux tablettes de bronze perforées reliées au moyen d’un fil métallique faisant office de charnière.

Le texte officiel, gravé en écriture cursive sur les faces intérieures du document, était scellé devant sept témoins de manière à éviter toute falsification.

Un duplicata en écriture moulée, lisible par tous, était gravé sur les faces extérieures du diplôme.

Comme ces « livrets » étaient tous standardisés et que des diplômes militaires contemporains plus complets ont été conservés, il est possible de restituer avec quasi exactitude l’entièreté du texte original.

La remise de ce diplôme aux soldats auxiliaires ayant servi, par engagement volontaire, 25 années ou plus dans l’armée, leur conférait le congé honorable (l’honesta missio) qui signifiait la mise à la retraite.

Les privilèges accordés par l’empereur au titulaire du document ainsi qu’à ses descendants étaient la citoyenneté romaine (Civitas Romana) et le droit au mariage légalement reconnu (conubium).

Le nom du vétéran, celui de son corps d’armée ainsi que celui de son commandant ne nous sont pas parvenus, ni même la nature de son grade.

Mais les inscriptions conservées laissent supposer que ce soldat, démobilisé en Bretagne romaine sous le gouverneur romain Titus Avidivs Quietvs, était originaire de la cité des Tongres.

Le diplôme était remis auprès des autorités locales où le vétéran souhaitait s’établir, souvent son pays d’origine.

Celles-ci brisaient les scellés et se chargeaient d’accorder les privilèges annoncés dans ce document officiel, copie conforme à l’original qui était affiché à Rome sur le mur du temple d'Auguste divinisé, près du sanctuaire de Minerve.

Le diplôme de Flémalle fournit de précieuses indications sur l’origine des trois ailes de cavalerie et des six cohortes d’infanterie auxquelles appartenaient les soldats démobilisés ayant servi en Grande-Bretagne.

La présente explication a été écrite par SCHÜTZ Jean-Luc.

(Pour plus de précisions scientifiques, nous vous renvoyons au source citées ci dessous.

- "Le Diplôme Militaire Romain de Flémalle-Haute", par Léon HALKIN, professeur de l'Université de Liège, Publications du Musée belge, n° 44, Louvain, 1913

- Site I.A.L. : http://www.ialg.be/collections/archeologie/perioderomaine/I_6387.php (consulté 2017)

- Site de Chokier : http://www.chokier.com/FILES/PUBLI/Diplome.php (consulté 2017)

- " Mon Village" par JEUNEHOMME Léon, 1908, Ed. Imprimerie Nouvelle, Bruxelles.