Entre le 1er et le 5 décembre 1930, un épais brouillard s'est constitué sur la vallée entre Huy et Jemeppe-sur-Meuse. Dans la journée du 4 au 5 décembre 1930, dans la vallée belge de la Meuse, la population a été prise d'un mal mystérieux, aux conséquences tragiques.

Il faisait froid dans la vallée, large de maximum 2 km et avec une profondeur de maximum 80 m. Les températures avoisinaient les 0° en journée et les -10° la nuit. Le vent était à peine de 3 Km/h maximum. A l'époque, la population était victime d'un refroidissement climatique.

C'est à Engis, petit village de 4.000 habitants, que l'on a retrouvé 14 personnes mortes en quelques heures.

Dans plusieurs villages voisins, des décès aussi étranges sont survenus: 8 à Flémalle-Haute, 4 à Flémalle-Grande, 5 à "Yvooz-Ramet", 10 à Jemeppe-sur-Meuse et 7 à Othée. (Total : 65 [1911 et 1930] dont 48 [1930])

A ces victimes humaines, il fallait bientôt ajouter une véritable hécatombe dans les étables.

On observa que c'est à la suite d'un tel brouillard intense, que ces décès se produisirent.

Nous pouvons voir sur le plan ci-dessous l'étendue du nuage et de la polution athmosphérique:

Après une enquête de spécialistes, on constatait que ce phénomène avait déjà eu lieu en 1911. Et les enquêteurs de 1911 soutenaient que des fabriques clandestines de gaz asphyxiants réalisaient des expériences non autorisées afin de servir de gaz de combat à des fins meurtrières.

Mais les enquêteurs de 1930, rectifièrent car c'était des vapeurs industrielles mêlées au brouillard qui, en 1911 et en 1930, mêlées aux conditions atmosphériques défavorables.

Or à Huy, ce genre de problèmes n'est pas arrivé. Pourquoi? Parce que les cheminées des usines dépassaient la couche de brouillard à Huy et pas entre Engis et Ougrée. Dans la vallée, les cheminées des usines faisaient maximum 70 m de haut, alors que la vallée en faisait 80 m.

D'après l'article de 2014, repris dans les sources ci-dessous, cite un nombre de plus de 60 morts et de 300 blessés, soit p)plus que le nombre de 48 cités dans l'article repris ci-dessus.

Cette catastrophe est appellée dans le monde scientifique comme "le brouillard d'Engis". Ce cas d'école est une référence dans les études scientifiques sur la pollution de l'air.

A noter que les études les plus complètes sont le fait d'un chercheur hollandais Ed. BUIJSMANS et d'un chercheur Benoit NEMERY de la KUL.

Ce même article décrit les souffrances de la populations:

Les cas de maladie ont commencé le 3 décembre, 2 jours après le début du brouillard, et en quelques heures ils ont atteint leur sommet. Ils ont commencé en même temps dans toute la vallée.

Après le 5 décembre, il n'y a plus eu de nouveaux cas, et le 6, le brouillard avait disparu.

Le principal symptôme chez les victimes, c'est l'insuffisance respiratoire, soit sous formes de crises de type asthmatique avec une respiration laborieuse, soit sous forme de respiration haletante continue (polypnée)

En plus, il y a des quintes de toux avec crachements écumeux, puis visqueux.

A noter aussi des changements dans le ton de la voix, l'aggravation de l'enrouement, des nausées et vomissements et le larmoiement.

L'examen au stéthoscope montre des symptômes de bronchite » (d'après le rapport de la commission FIRKET)

Le bétail , aussi devint malade, avec les symptômes suivants : respiration accélérée et superficielle,emphysème aigüe , cyanose des muqueuses, et parfois la mort.

Les oiseaux et les rats mouraient aussi.

Ce n'est qu'après ces catastrophes qu'ont été prise des mesures pour contrôler la qualité de l'air. Le premier réseau national de 200 stations de contrôle des taux de dioxyde de soufre et de "particules noires" ne date que de 1968 soit 38 ans après la catastrophe.

La population n'a jamais eu d'indemnisation. Seul un monument rappel à Engis ces tristes évènement:

- https://rouges-flammes.blogspot.com/2014/04/vallee-de-la-meuse-vallee-de-la-mort-le.html?fbclid=IwAR2US_7fD2YavsWBW16Ia7EjBxonaU5lRm_UzlWkFyroo_4MjsNup9g7wY4 (Consulté 13/11/2019)