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L’hiver touche à sa fin, la température redevient positive. On est le 17 avril 1958, à Bruxelles, un évênement universelle vient de démarer. Le Roi Bauduin a inauguré l'exposition universelle de Bruxelles.

Le 20 avril 1958, rue Louvrex 16 à Liège, vers 10 h 10, un enfant de sexe masculin vit le jour à la Clinique BEAUREGARD (actuels bâtiments des HEC). Ce garçon se prénomme André et vous remercie de le lire.

Le Lendemain, à quelques kilomètres de là, à Mons-lez-Liège, il est 14 heures. Monsieur Jean KLEYKENS, 30 ans, premier machiniste à la centrale électrique de Mons, a terminé son travail et rentre chez lui, rue Saule-Bomel (actuellement: rue Harkay), 37. Vers 16 heures, son épouse, Madame Josette GENET, 24 ans, lui lance :

- « Je vais aider Mme GROVEN à faire le ménage. Viens avec moi, il fait bon, tu bêcheras le jardin. »

Et M. KLEYKENS se laissa convaincre. Madame GROVEN habite en face de chez eux.

Quelques minutes plus tard, à moins de 70 mètres de là se trouvait, près de sa demeure, le garde-champêtre de Mons-lez-Liège. Il rentrait chez lui après une longue journée.

Pendant ce temps, deux « Hunter » du 9ème wing de chasse de la base de Bierset évoluaient au-dessus de la région, lorsqu’un des appareils se trouva en difficulté. Le pilote fit fonctionner son siège éjectable tandis que son appareil, suivant les dires de certains, semblaient piquer en direction du bois de Crotteux. Cet appareil sans maître à bord vira brusquement, fit un looping et …

Vers 16h30, un groupe d’une douzaine de personnes passait à la hauteur de la maison KLEYKENS-GENET. Ce groupe se composait de tout d’abord Mme Francine REUTER, épouse de Lucien FASTRE, 26 ans, domiciliée rue Saule-Bomel (actuellement: rue Harkay), 5, qui promenait sa petite Chantal, 1 an et 1/2, dans son landau. Ensuite trois familles revenaient de l’enterrement de Mathieu LANGE, dans la commune. Il y avait François LANGE, 48 ans, rue Saule-Bomel (actuellement: rue Harkay), 31, ses enfants Annette et Bernadette, respectivement âgées de 13 et 10 ans ; M. Gaston SIMON, 58 ans et son épouse, Mme Florentine LANGE (sœur de François LANGE), 62 ans, et leur fils Georges, 35 ans, tous trois domiciliés rue Baron, 147, dans la commune de Mons-lez-Liège, ainsi que M. Michel PAPS, 57 ans, et son épouse Aglaé LANGE, 54 ans, habitant au 84 de la même rue Baron. Tous revenaient de l’enterrement de Mathieu LANGE, le frère de François, qui habitait Flémalle-Grande mais qui venait d’être inhumé au cimetière de Mons.

On connaît l’heure exacte de l'évênement grâce au garde champêtre de Mons-lez-Liège, dont on a parlé plus haut : à 16h35 très exactement. Le garde champêtre a machinalement regardé sa montre quant l’accident se produisit et il venait d’y échapper belle. Il était presque l’un des rares témoins indemnes.

Un avion à réaction abandonné par son pilote, s’est écrasé et désintégré sur Mons-lez-Liège. Des morceaux de métal autour du crash volèrent dans tous les directions, blessant de nombreux témoins.

Ce n’est que dans les secondes qui suivirent que le garde champêtre, un des rare témoin indemne, découvrit le carnage. Il put donc intervenir rapidement.

Une partie de l’avion venait de s’écraser dans un verger avoisinant. Le fuselage de l’appareil s’immobilisa en travers de la chaussée, l’arrière enfoui dans les décombres de la maison KLEYKENS. Quant à l’avant de l’avion, il explosa dans un bruit terrifiant. Des morceaux de métal furent projetés dans toutes les directions, les ailes en delta furent pulvérisées et l’essence enflammée fut projetée à plusieurs mètres, aspergeant les passants.

Cette aile fut projetée sur la chaussée et faucha des passants. L'avion avait aussi pulvérisé une maison, ne laissant debout, à la maison KLEYKENS, seul le mur de la façade arrière. C’est dû au fait que les occupants ont traversé la route, comme raconté plus haut, qu’ils doivent leur salut. Les époux KLEYKENS-GENOT et Madame GROVEN venaient d’échapper miraculeusement à la mort, ils n’avaient été qu’aspergé "que" par le carburant de l’avion. Les 3 enfants de Madame GROVEN ont échappé au drame … parce qu’ils avaient des devoirs … Monsieur KLEYKENS a tenté en vain d’épargner son épouse. En apprenant la nouvelle, elle a dû s’aliter suite à une crise cardiaque.

Par contre, d’autres personnes, qui se trouvaient dans la rue au moment de la chute de l’avion, ont eu moins de chance. Comme cité ci-dessus, ils étaient une douzaine à revenir de l’enterrement de Mathieu LANGE. Deux de ces passants furent tués sur le coup, fauchés par une aile de l’avion : Francine REUTER, qui promenait sa petite Chantal et Madame FASTRE périrent atrocement brulées.

Un passant raconta : « Je vis sortir des flammes une torche vivante, je voulus courir vers elle, puis … je ne vis plus rien car j'ai perdu connaissance."

Monsieur Smeets et son pull-over

On appris qu’un vieux mineur pensionné (Monsieur SMEETS), passant par là, parvint à arracher la petite Chantal de son landau et la sauva du feu qui l’entourait, en l’écrasant contre lui et en l'enveloppant de son pull-over. Malheureusement, la petite Chantal fut hospitalisée et elle n’a pas survécu.

Les débris de l’appareil et l’essence enflammée s’abattirent sur la majorité des témoins et des passants. En fin de soirée, on déplorait trois morts et huit brûlés ou blessés, les plus gravement atteints étant les enfants. Monsieur LANGE, un des passants brûlés, fut la quatrième victime. Les autres survécurent avec un lourd traumatisme.

Une chapelle ardente fut installée dans le gymnase des écoles communales. Le public n’a cessé de défiler me mercredi soir et le jeudi matin qui suivirent l’accident. Mons-lez-Liège voulait rendre hommage aux siens morts dans cet accident. Les funérailles des quatre victimes se déroulèrent le jeudi matin, 24 avril 1958, en présence d’une foule immense.

Notre histoire est truffée d'épisode tragique, souvenons-nous.

---- Sources -----

- Journal "la Meuse" (du 22 au 25 avril 1958)(cliquer sur le lien)

La documentation de cet article nous a été fournie par Monsieur Michel ROBA de Mons