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Pour le sujet de cette page : n°11: 09/2018

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Théodule GONDA :

1. Introduction :

Contrairement à ce que l’on peut croire, l’un des « GONDA » flémallois le plus célèbre : Théodule Jacques Victor GONDA, n’est pas né à Flémalle-Haute comme on le raconte.

Il vit le jour en France à Trith-Saint-Léger le 31 mai 1886 et reçu les prénoms Théodule Jacques Victor.

Acte de naissance de GONDA Théodule

2. La Famille Gonda :

Comme indiqué dans l’acte de naissance de Théodule, ci-dessus, il était fils de : GONDA Martin Joseph, chauffeur, ouvrier en fer (1886), ouvrier d’usine (1894) né à Saint-Georges-sur-Meuse 17 février 1850 (Acte n° 21) et décédé Flémalle-Haute 1er septembre 1894 (Acte n° 53) ; et de PAQUAY Marie Ode (Ménagère ; née à Flémalle-Grande 13 août 1852, décédé après 1er septembre 1894 ; fille de PAQUAY Jean Jacques et SACRE Marie Françoise.

Le couple GONDA – PAQUAY s’est marié à Flémalle-Haute 2 décembre 1876 (Acte n° 17) . Nous n’avons pas trouvé de frère et sœur à Théodule.

3. Présentation du personnage :

Il fut chauffeur, puis contremaître en chaudronnerie, puis délégué syndical. S’en suit une vie vouée à la défense du monde du travail, d’abord les métallurgistes du bassin de la rive droite, puis les instances syndicales liégeoise.

Sa vie publique, il la commença comme échevin à partir de 1921. Il devint Bourgmestre de Flémalle-Haute en 1930. Il se servit intelligemment des plus-values fiscales réalisées par son prédécesseur pour faire réaliser des travaux publics de grande envergure pour l’époque.

Dans les années 30, Théodule GONDA rejoint le groupe l’Equerre qui défend l’architecture moderniste et interdisciplinaire, inspiré des écrits de Le Corbusier. Flémalle s’est principalement développée en fond de vallée, sur les rives de la Meuse, où s’étirent houillères et industries. Sur les hauteurs, on trouvait exploitations agricoles difficilement accessible. Flémalle était dans la ligne des autres communes ouvrières du bassin liégeois.

4. Gonda et l’eau courante pour tous :

C’est à lui que revient le mérite d’avoir fait triompher les tubes en acier pour distribuer l’eau principalement, car le terrain minier et la fonte se déformait en raison des mouvements du sol.

5. Gonda et les logements sociaux des Trixhes :

Après la grande crise de 1929, la crise du logement était criante. La réponse à Flémalle fut apportée avec une manière plus moderne et plus adaptée humainement pour loger ces familles ouvrières sur son propre territoire. Théodule GONDA opta pour l’aménagement du plateau des Trixhes en 1936 et passa commande en 1937. Les chantiers ne commencent néanmoins qu’en 1950.

Trixhes : Unité I

On réalise finalement 4 unités des 6 unités prévues : 1326 logements dont 453 maisons. Les Unité V et VI ne sont pas réalisées: en 1982 la Région Wallonne ferme pratiquement, pour plusieurs décennies, le robinet des subventions dans le secteur du logement social.

Trixhes : 1952

Ce plateau fut divisé en plusieurs unités d’habitations équipées d’infrastructure communautaire, définie comme une unité de voisinage. Autour de chaque unité, la vie sociale s’organisait avec équipement sportif, établissement scolaire, lieu de culte, … Un réseau d’itinéraires piétons et d’espaces publics permettait de relier chaque unité entre elles. Malgré l’essor de la voiture, l’accès automobile était relayé soit au pourtour du projet, soit via deux grandes voiries qui traversait l’unité de voisinage. Les principaux déplacements étaient destinés à être piétons. Mais la deuxième guerre retarde ce projet. Une deuxième version du projet d’aménagement des Trixhes sera réalisée, comprenant plusieurs phases. Les travaux commenceront en 1951 pour se terminer dans les années 1980. Quatre des six phases prévues furent concrétisées successivement, mais en s’éloignant du concept initiale. La voiture a pris plus de place que prévu et les commerces qui s’y sont installés ne tirent pas le coup.

Avant projet du plateau des Trixhes : les cheminements piétons sont mis en évidence en foncé. (Source : Le groupe l’équerre, 40 ans d’architecture et d’urbanisme, ed. Eugène WAHLE, 1977)

L’Unité I est vraiment un projet témoin de « l’unité de voisinage », avec des immeubles collectifs de faible hauteur, des ruelles piétonnes, des rues à usage de stricte desserte locale et une rue de ceinture (rue des Alunières), et sa Place Emile VINCK. Une partie de ces maisons à appartement ont été détruite car trop humides et non réaménageable ou viable.

Extrait du "Journal de Seraing : Sa. 21 et Di. 22 novembre 1959.

Une voie rapide, prévue dans le projet initiale, sépare la phase I des phases postérieures et isole les unités. Actuellement c’est un axe routier reliant le bas de Flémalle à la dorsale wallonne. La sécurité routière y est le point noir.

L’Unité IV, dernière à être réalisée en 1982, n’est plus qu’une juxtaposition de bâtiments sans caractère, 362 appartements. Les logements connaissent de graves problèmes d’humidité depuis sa construction! « La Maison des Hommes », la société qui gère les logements sociaux doit faire des rénovations avant même d’avoir pu abriter dans des conditions correctes ses premiers habitants.

En 2002, la moitié des 364 logements que comptait cette unité ont été désaffecté, alors que certains n’avait jamais été loués. L’année suivante, des squatteurs ont occupé ces logements. Il s’en suivit plusieurs interventions policières. Il y eut plusieurs blessés suite à ces interventions (3 policiers et trois jeunes).

Immeuble rénové en 1999

En 2005, l’échevin du logement fit rénover une partie du parc locatif de la société d’habitations sociales « Maison des hommes ». Il fut décidé de rénover 567 logements et 204 seraient démolis, car le coût de la restauration était trop élevé.

6. Gonda et un journal socialiste :

Le 18 juin 1940, « Le Monde du Travail », vit ses 200 premiers exemplaires sous la direction de Charles RAHIER (ancien imprimeur avant guerre) et DELBROUCK N. (prénom non trouvé).

Peu après, Théodule GONDA, bourgmestre de Flémalle, et Fernand NOPPENS, syndicaliste métallurgiste à Seraing, se sont joints à eux. Pendant deux mois, le journal est imprimé sur une veille machine de l’administration communale d’Ougrée et paraît d’abord sous le titre de « Résurrection », titre qui exprime bien la volonté de renouveau du Parti souhaitée par les Jeunes Gardes Socialistes. Le premier numéro est signé Centre de Propagande Socialiste.

7. GONDA et la seconde guerre :

En 1941, les allemands destituèrent Théodule GONDA. Il glissa dans la résistance et dans des mouvements clandestins. Il se fit arrêté et déporté.

Monument dans le porche d’entrée de l'administration communale avec le monument à Marcel COOLS.

Il fut exécuté en 1945 à Sachsenhausen (DE)] où il disparu.

Hormis le monument repris ci-contre, son nom ne paraît sur aucun autre monument de la commune.

---- Sources -----

- Flanons n° 6, p. 51 et sv.

- Le chaînon manquant, Analyse : Les Trixhes : utopies et réalités, éd. Numérique du 19 décembre 2014, par HUBAUT Sophie et MINON Caroline.

- Le groupe l’équerre, 40 ans d’architecture et d’urbanisme, ed. Eugène Wahle, 1977

- http://bel-memorial.org/cities/liege/flemalle-haute/flemalle-haute_plaque_gonda.htm

- Acte de naissance fourni par la mairie de Trith-Saint-Léger (Fr)

- Site de PRAATS Patrick : « Les Héros et Martyrs de la Deuxième Guerre Mondiale – Les fusillés et les morts des camps de concentration de la Deuxième Guerre Mondiale » [Site internet supprimé en fin 2014]