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Passages d'eaux (Chokier)

A: Le "passage d'eau":

Ce passage était déjà mentionné dans un acte de legs de 1446 concernant les Surlet de Chokier.

Le premier passeur d’eau de Flémalle connu est déjà cité dans la littérature à Chokier en 1477 : « Hans le passeur ».

En 1486, on parlait déjà aussi de sa « maison, cours, jardin, barche et passage de Chokier ».

En 1446 et en 1564, l’appartenance du droit de passage y est déjà citée entre les mains du « Seigneur de Chokier ».

Le passeur d’eau du début du XXème siècle pouvait exercer plusieurs métiers. Il tenait un débit de boissons ou estaminet avec l’autorisation de l’administration communale, il pouvait mettre de la publicité sur son bac et pratiquer de la vannerie.

Il avait exceptionnellement l’autorisation communale de laisser son estaminet ouvert toute la nuit du dimanche au lundi de la Pentecôte. C’est à cette période que Chokier organisait une grande fête. Les habitants d’Yvoz-Ramet s’y rendaient volontiers, souvent appelé par la musique.

Les activités du passage d’eau s’interrompent, à la construction du Pont-Barrage en 1937, pour reprendre au début de la première guerre en mai 1940 avec le concours des éclusiers d’Ivoz et une barque appartenant à l’Etat. Puis vu l’augmentation des coûts, le tout a été vendu à un privé en 1945 (Mr. HERTEN). C’est en 1946 que l’Etat mis fin à l’activité du passage à Chokier, vu qu’il y avait un pont à Ivoz-Ramet ; et en 1950, pour le passage du Val-Saint-Lambert.

Sources : Les Chroniques Flémalloises: La Meuse, les passages d’eau, la catastrophe de 1918 ; Auteurs : Commission Historique de Flémalle, Janvier 2010.

B: Concurrence déloyale:

Il y a eu plusieurs tentatives entre Chokier et le Val-Saint-Lambert, de création de lieu de passage non officiellement autorisé. Ces passages ne concernaient que les personnes, mais ni voitures, ni animaux. Ils ont très vite été supprimés.

C: Règlementation:

L'organisation du passage initial dépendant des Princes-Evêques. Ceux-ci en accordaient concession à des particuliers. Dans le cas du passage de Chokier, les seigneurs locaux semblaient assumer ce droit pour les passages d'eau jusqu'à la période d'occupation française.

Le passeur ne peut être contraint à passer que lorsque la recette est au moins égale à ce qu’il doit payer comme droit, soit d’après le tarif minimum six personnes à pied. Quand une personne ou un chargement sur une voiture, cheval, … est embarquée, le passeur peut en vérifié le poids pour fixer le droit de passage.

Sous l’occupation française, les dits passages étaient mis en location par l’Etat, avec un bail « à ferme » de 6 ou 9 ans. Le passeur ou celui qui voulait exercer ce droit devait être riche, car il devait payer à l’avance le dit bail, avoir un cautionnement en immeubles de la valeur d’une année. L’Etat se garantissait ainsi contre les mauvais payeurs. Il avait aussi réglementé soit les tarifs, soit le droit d’exercer : Le matériel de traversée, les débarcadères, les escaliers d’accès devaient toujours être en bon état, … quand la navigation est dangereuse (manque d’eau, en période des glaces, eau trop agitées, …), la traversée sera suspendue et annoncée sur le poteau des tarifs … Le passeur peut aussi refuser le passage aux personnes n’ayant pas acquitté la totalité du passage (pour lui ou ses véhicules ou ses marchandises) ou étant en état d’ivresse …

A cette période, le passage d’eau pour les chevaux ne se faisaient qu’au Val-Sain-Lambert au moyen des « passe-Cheval », petit bac destiné à passer un cheval ; et non à Chokier.

Après l’occupation française, les tarifs ont été fixés par l’Etat belge qui en révisa les tarifs et les classifications à plusieurs reprises. L’exploitation du passage d’eau était soumise à des règles strictes : types et définitions des embarcations, agrès (Pieux d’amarre à placer à chaque rive), nombre de mariniers, affichage des tarifs, repères des hauteurs d’eaux (pour navigation possible ou double taxe), conditions d’interdiction du passage, chargement maximum, …

D: Tarification :

Les tarifs se divisaient principalement en trois catégories :

  • Personnes : un tarif pour les basses et moyennes eaux, et un pour les hautes eaux.
  • Cheval : un tarif pour le cheval, scelle et son cavalier, et un pour un cheval de blatier chargé ou non.
  • Animaux : un tarif pour une chèvre ou un mouton, et un autre pour une vache ou un porc.
  • Avec le temps, de nouvelles catégories se sont créées comme carrosse à six chevaux, à quatre chevaux ; calèche à deux chevaux, calèche à un cheval ; chariot à six chevaux chargé, chariot à six chevaux non chargé ; …

    E: La Meuse:

    La Meuse est un fleuve de type torrentiel. Suivant les moments de l’année, il y avait de brusques montées des eaux et des dangereuses inondations, ou périodes d’eaux basses voir presque à sec.

    Par exemple, il est souvent arrivé, suivant la littérature, qu’en automne, la Meuse soient presque sans eaux que l’on pouvait la traverser à pieds; que les troupeaux la traversaient et que les navires chargés ne pouvaient naviguer.

    Certains hivers, la Meuse pouvait aussi être entièrement prise par les glaces que l’on pouvait la traverser à pieds, mais pas sans risques.

    Depuis le moyen âge, voir depuis les romains, cette voie navigable capricieux servait à transporter des marchandises et des gens. Avec le développement économique et industriel, les travailleurs devaient de plus en plus se déplacer d’une rive à l’autre, de leur domicile vers leur lieu de travail et inversement pour le retour.

    Dans le territoire qui est concerné par ce site, il y avait sur la Meuse deux passages d’eaux officiels : un à Chokier et un au Val-Saint-Lambert. Entre les deux, la Meuse était remplies d’iles qui disparaîtront au cours du XXème siècle.

    F: Accidents aux passages d’eau:

    Nous avons retrouvé :

  • 23 janvier 1918 : une barque de Flémalle (ce doit être Val-Saint-Lambert) chavira et il y eu près de 35 victimes dont une bonne vingtaine de flémallois.
  • Janvier 1928 : Accident au passage d’eau de la Mallieue à Hermalle-sous-Huy : l’administration de cette commune prévient qu’il y a eu un accident début janvier 1928, et qu’on les prévient si un cadavre était repêché sur le territoire de la commune de Chokier. Il y aurait plusieurs victimes.
  • Mars 1945 : lors d’un bombardement de la région, un robot a endommagé la barque du passeur.
  • ---- Sources -----

    - Les Chroniques Flémalloises: La Meuse, les passages d’eau, la catastrophe de 1918 ; Auteurs : Commission Historique de Flémalle, Janvier 2010.

    - Site internet consacré à Chokier: www.Chokier.com