Un perron est un monument symbolisant l'autonomie de certaines cités ou communes de l'ancienne principauté épiscopale de Liège, de la justice de son prince-évêque et de la franchise de cette cité ou communes. Le perron porte souvent la marque d'affranchissement de cette commune où furent proclamées les libertés communales.

Siècle après siècle, le perron s'est aussi affirmé comme le symbole des libertés et d'autonomie communale. C'est aussi un pilori devant lequel :

La justice était rendue ;

Le bannissement était proclamé ;

Les prix étaient publiés ;

Les lois, les règlements, les mandements ou les édits étaient proclamés en public pour être appliqués.

Le perron est constitué d'une colonne sur un socle, surmontée d'une pomme de pin et d'une croix. L'origine de ce monument en est obscure et probablement païenne.

Le socle montre que l’encrage au sol du pouvoir du pouvoir.

La colonne montre le lien entre le peuple « terrestre », et l’église représentée par la croix.

La pomme de pin est le symbole de l’union entre les citadins liégeois et les autorités épiscopales. Il semblerait que c’est le parti des Grignoux, sous Ferdinand de BAVIERE, qui a mis en avant ce signe. Selon NAVEAU et F. HENAUX, la pomme de pin symboliserait pour la Cité une « existence unie, mais distincte ».

On situe vers le XIVème siècle l’érection des perrons dans les « bonnes villes » possédant souvent une charte communale. Huy possédait le sien dès 1235 et s'êtait vu attribuer une charte communale en 1066.

Outre le perron de Liège il en existe notamment un à Bilzen, Bree, Châtelet, Hasselt, Herve, Huy, Saint-Trond, Sart (Jalhay), Maaseik, Mont-Saint-Guibert, Nivelles, Stavelot, Stokkem, Theux, Tongres, Verviers, Villers-l’Evêque, Visé, Vottem, Maastricht et Waremme.

Chokier avait aussi le sien comme vous le voyez ci-dessous mais certains appelle ce monument : "Monument Guillery". Après quelques recherches, on peut constater que ce monument a été érigé à la mémoire de l'éminent ingénieur GUILLERY Hyppolite, père de la canalisation moderne de la Meuse pour éviter les destructions dues aux crues. L'érection de ce monument fut terminée le 16 juillet 1850 donc loin de la période de l'érection des autres perrons liégeois.

Ce perron est en pierre de sculpteur inconnu, avant 1850.

Source :

- Inventaire du patrimoine culturel immobilier de la Région Wallonne: fiche n° 62120-INV-0072-01.

- "©KIK-IRPA, Bruxelles"