Adresse principale : Othet-les-Bois 303, FLEMALLE (Flémalle-Haute) - Hameau : Chokier

N° 303. Ferme d'Othet-les-Bois. Imposante et isolée au milieu des champs, la ferme d'Othet-le--Bois fut propriété des religieuses cisterciennes d'Aywières de 1205 à 1796. Etablie à l'originesur une terre boisée, elle était composée de parcelles d'un seul tenant répondant à un type destructure agraire rare sous l'ancien régime. Elle devint une des plus importantes exploitations de la Hesbaye. Louée au Seigneur de Chokier en 1490, la ferme fut à nouveau habitée par des Cisterciennes lors des troubles religieux du XVIe s. En 1635, la famille de LONCIN s'y établit pendant un siècle puis la propriété fut louée à Andrieu-Joseph DELPLANCHE jusqu'en 1790 et à Pierre MOUTON jusqu'en 1797. A cette date, la ferme fut déclarée bien national. La famille MOUTON continua à l'exploiter et, en 1814, le bien passa en location à Marie-Yves DELPLANCHE. En 1826, la propriété fut rachetée par la Baronne de SERDOBIN. Incendiée à plusieurs reprises, notamment en 1626, la ferme d'Othet-les-Bois se compose aujourd'hui d'un vaste quadrilatère disposant autour d'une cour pavée des bâtiments du XVIIe s. en briques et calcaire sur soubassement de moellons.

Au N.E., aile chaulée abritant le portail d'entrée d'où partent deux accès pavés, l'un longeant le corps de logis au S.E. puis les étables au S.O., l'autre aboutissant directement à la grange à l'O. Percé dans l'aile en moellons, portail creusé en gorge dont l'arc bombé repose sur piédroits chaînés. A dr., haute niche à encadrement courbe, saillant. Côté cour, simple poutre sous niveau de briques percé d'ouvertures pour le colombier. Bâtière d'ardoises à croupettes sommée de deux épis. A dr. du portail et de la niche, seconde entrée plus exiguë dont l'arc cintré, creusé aussi en gorge, est surmonté d'une petite niche à arc en mitre. Prolongement de l'aile en briques. vers le N.O. Façade remaniée vers la cour. Bâtière de tôle ondulée.

S'étendant au S.E., logis en deux parties. A g., construction du début du XVIIe s., chaînée aux angles au r.d.ch., dont la façade est élevée en moellons de calcaire au premier niveau et en briques à l'étage. Trace d'une baie à traverse sous arc de décharge éclairant jadis le r.d.ch. Autre ouverture récente. A l'étage, baies à traverse et jadis à croisée (?) remaniées et petite fenêtre carrée à encadrement de bois. Percements hétérogènes à l'arrière. Plus volumineux, second corps de logis de trois travées sur deux niveaux, élevé sur soubassement de moellons calcaires. Percée à dr., porte à épais linteau intra-dossé déchargé par un arc de briques. Piédroits remaniés. Quatre baies jadis à croisée sous arcs et arquettes éclairent le r.d.ch.

Percements de l'étage modifiés. Même porte en façade arrière et baies à linteau droit. Petites baies éclairant les pignons. Intéressante cheminée au r.d.ch. datée 1643. Belle frise dentée sur gouttes se prolongeant sur les deux bâtiments. Bâtière d'éternit.

Au S., série de trois constructions abritant des étables sous fenil percées de deux portes cintrées sur queue de pierre soulignées par un rouleau de briques et d'une porte à linteau intradossé déchargé par un arc. Traces de petites ouvertures carrées sous arcs de décharge, dont quelques-unes subsistent. Baies gerbières remaniées. Limitées à dr. par un pignon débordant, bâtières de tuiles de hauteur dégressive du N. au S.

Face au portail d'entrée, aile abritant d'autres étables. Etonnantes portes cintrées, jumelées, sous gerbières semblables, plus basses. Petites ouvertures à linteau droit sous arc de décharge et autres percements refaits. Frise dentée sur gouttes sous bâtière d'ardoises à coyaux.

Dominant la cour à l'O., haut volume de la grange percée de deux imposantes portes charretières cintrées sur queue de pierre doublées de rouleaux de briques. Encastrée entre celles-ci, pierre calcaire finement moulurée portant l'inscription « POST INCENDIVM /FVNDITVS EXTRVI CVRAVIT / RDA Di¦JA LVDOVICA DE BLATTON / ABBATISA AQVIRIENSIS /IN CHOATVM IN APRILY 1626», et les armoiries de l'abbesse. Oculi de briques percés dans les pignons. Sur frise de briques dentée sur gouttes, bâtière d'éternit à coyaux (fig. 225 et 226).

- SPW - Département du Patrimoine : Fiche 62.120-INV-0051-01 (1980)

- Patrimoine Monumental de Belgique : Tome 8/1 pp. 308-310

- Y. DELATTE, Chokier dans le passé, dans Le Vieux Liège, t. III, 1956, p. 491 à 512. M.M.