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Les morts-nés et l'Etat-civil:

Le décret du 4 juillet 1806 :

Il précise que l'officier d'état civil doit inscrire sur le registre des décès, l'enfant qui lui est présenté mort avant la déclaration de naissance.

Le texte entier du décret qui a été appliqué, non seulement en France mais dans tout l'empire, mérite d'être cité en entier:

Article 1er

Lorsque le cadavre d'un enfant, dont la naissance n’a pas été enregistrée, sera présentée à l’officier de l’état civil, cet officier n’exprimera pas qu’un tel enfant est décédé, mais seulement qu’il lui a été présenté sans vie ; il recevra de plus la déclaration des témoins, touchant les noms, prénoms, qualités et demeures des père et mère de l’enfant, et la désignation des an, jour et heure auxquels l’enfant est sorti du sein de sa mère. 2. cet acte sera inscrit sur les registres de décès, sans qu’il en résulte aucun préjugé sur la question de savoir si l’enfant a eu vie ou non » (Code civil, Art. 79, Dalloz, 1909, p. 32). En complète contradiction avec les textes précédents, donc, si un enfant meurt avant la déclaration de naissance, il est enregistré comme « présenté sans vie » sur le registre des décès ; il n’est pas enregistré sur le registre des naissances ; les vrais mort-nés ne sont pas distingués des dits « faux mort-nés ».

[...]

Par ailleurs, à partir de 1850, on commence à enregistrer les fœtus de tous âges de gestation. Jacques BERTILLON signale qu’on a l’âge des mort-nés depuis 1866 et « nous voyons que, dès cette époque (et antérieurement aussi sans doute) un grand nombre de mort-nés étaient déclarés qui n’avaient que 5 mois de gestation et même moins encore ».

[...]

Dans un premier temps, les statisticiens obtinrent que les mort-nés soient déduits des naissances et des décès, ce qui se fit rétrospectivement à partir de 1836. Puis ils cherchèrent à différentes reprises à faire distinguer les vrais des faux mort-nés (années 1840, puis 1907-1910). Mais ce n’est qu’en 1920 qu’une question permet de savoir si l’enfant a respiré ou non et en 1993 seulement que la France applique la recommandation de l’OMS d’enregistrer parmi les naissances tout enfant ayant manifesté un signe de vie.

Une tradition wallonne évoque encore les feux follets qui seraient les âmes d'enfants morts sans baptême.

Père Antoine:

Quand il était enfant et qu'il commençait à apprendre la religion, qu'était-ce pour lui que le monde, la terre, le ciel, sinon Mons avec le plateau, et les villages qu'on voit de là, et le ciel qui est au-dessus du clocher et que nos pigeons traversent ? Et la bonne route dont il ne faut pas s'écarter, c'était évidemment la route de Flémalle, avec les trois petits buissons à droite, et ses fossés à demi comblés de terre et d'herbe. A jamais c'étaient là la bonne route, la terre et le ciel. Et le petit Louis ANTOINE, en ces temps-là, avait même découvert tout près de Mons le Paradis Terrestre : un verger un peu à l'écart en contrebas du village, avec des haies épaisses, non taillées, et de larges rayons frais sur l'herbe déjà haute et sur les branches d'un pommier en fleurs. Le gamin, n'osant pas entrer, était resté à la barrière. C'était dans ce temps de l'enfance où les choses pénètrent en nous pour y prendre à jamais leur place et leur figure. Et il y avait eu beau voir après cela mille autres choses, ce n'étaient plus que des images : c'est le pays natal seul qui est le vrai mon et son éternité.

---- Sources -----

- http://www.ieg.csic.es/workshop/pdf/La%20statistique%20des%20d%C3%A9c%C3%A8s...%2012%20mai%202008.pdf (2017)

- Délivrez-nous du mal, par Robert VIVIER, Ed. Labor - Espace Nord, p.218-19 (2017)