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Histoire de Flémalle:

Les seigneuries allodiales du pays de Liège

  1. La Seigneurie de Flémalle:

  2. La charte de 1086, dont un extrait est repris ci-dessus, nous apprend que le chapitre Saint-Pierre possédait une partie du territoire flémallois.

    Dans le manuscrit du chanoine Van Den Berghe, on apprend qu'en 1173, la noble dame Geila et son fils Lambert firent donation de la terre de Flémalle aux Templiers. De ces personnes qualifiées vraisemblablement de "Seigneur de Flémalle", on en sait presque rien que ce nous communique le chanoine Van Den Berghe :

    "En 1173, Rodolphe, évêque de Liège, déclare de quelle manière noble dame Giele et son fils Lambert, qui avaient engagé la quart de la dine de Flémalle à Lambert de MOMMALE et à Godefroid, sons père, puis qui avaient donné en engagère aux chevaliers de Saint-Jean la moitié de leurs alleus pour le terme de 4 ans, ont cédé tous leurs droits aux hospitaliers de Jérusalem, avec le faculté de racheter les dits alleus."

    Les Templiers, et plus tard les Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem, étaient des moines soldats appartenant à l'ordre du Temple, ordre militaire et religieux. Cet ordre, d'origine orientale, vint en Europe en 1147. Ils ne tardèrent pas à avoir de vastes possessions territoriales (au XIIème siècle : 30 templiers en Europe; au XIIIème siècle : 9.000 Châteaux en europe).

    Ils avaient installé des établissements pour assurer la gestion de leurs domaines, appelée "commanderies", avec à leur tête un "Commandeur". En Belgique, elles étaient au nombre de 7 dont celle de "Villers-le-Temple".

    A ce sujet, le curé M.S.P. Ernst dit:

    "On peut assurer que l'Ordre de Saint-Jean fut mis en possession de la seigneurie de Flémalle et de toute sa dépendance dès l'an 1173, comme ent foi les documents mis entre les mains du possesseur de ce château. Une charte donnée par Thibaut-de-Bar nous fait voir qu'alors il y avait un hôpital que Guillaume le Champion prit, selon HEMRICOURT, l'habit de Saint-Jean de Jérusalem."

    On suppose que le territoire précité était Flémalle-grande; car nous n'avons rien trouvé qui le confirmait ni l'infirmait clairement. Il faut juste savoir qu'un hôpital se trouvait à proximité du château du dit Flémalle-Grande, parfois citée comme Flémalle le Temple.

    Un document de 1330, nous le confirme: "En l'an 1330 des excès ayant été commis au préjudice de l'Evêque Adolphe un grand nombre de communes intervinrent dans la dette à payer."

    De cet accord, nous avons extrait comme contributeur: "Haute Flémale, Holoigne as pires, Engis, Flémale le Temple, Chokiers, ... ."

    A partir de 1173, le Templiers habitèrent Flémalle Grande et probablement avaient-ils des possessions territoriales à la haute flémalle. Ils bénéficièrent aussi de la colation de la cure qui désservait les deux Eglises. (Pour rappel, ce n'est qu'en 1764 quelles furent officiellement séparées)

    On ignore tout de la maison des Templiers de Flémalle. Il ne reste aucun vestige de cet établissement ainsi que de l'"hopital d'outre-mer de Flémalle".

    En 1205 le chevalier Daniel, probablement commandeur de la maison, donna le dîme et le droit de collation de l'Eglise à l'abbaye de Saint-Laurent.

    En 1304, le monastère de Saint-Laurent vendit au commandeur 60 bonniers de terre, le quart de la dîme et le patronage de l'Eglise. La même année Jean Commandeur de l'hôpital d'outre-mer de Flémalle, releva ces différents biens en fief de l'Evêque de Liège, comme on peut le contater dans le document qui suit:

    "Le 8 juin 1304.

    A tos cheias ki ches presens lettres veiront et oront frère Johan commandeur delle maison de Flémale del hopital d'outre-mer, salut et savoir veriteit. Nous faisons savoir e tous ke nos avons releveit et tenons de par nostre ditte mason en fief de reveren père mon sangnor Th. par le grasse de Deu eveske de lige sisante bonirs de terre crule u la entur gisant en terrois de flémale le quarte par delle deyme de Fémale grosse et menue [Flémalle-Grande et Flémalle-Haute], le droit de patronage delle église de Flémale, et tous les autres bien ke li abbés et li covins de l'église de sain lorent de l'ordenes sain Benoît de leis Liège tenoient et avoient jadis dedens les bornes et les termes delle justiche de Flémale ki movent et desendent en fief de reverent père desordet les quès biens nos avons aquis a Cheias de Saint Lorent desordres en nom et aves delle maison de Flémale desor ditte; et en avons fait homage et féateit a nostre dit reverend père de par nostre ditte maison."

    A côté du chapitre Saint-Pierre, des Templiers et de l'Abbaye Saint-Laurent, un quatrième seigneur a aussi des possessions dans Flémalle. Nous l'avons découvert dans une charte de 1224:

    "Le 13 novembre 1224.

    Le pape Honorius III confirme les possessions des frères réguliers de Saint-Augustin du Val-Benoit, en particulier celles qu'ils ont à Fragnée, Flémalle, [...]."

    Nous pouvons donc conclure qu'au XIIIème siècle, Flémalle était partagé, au niveau des Seigneurs éclésiastiques entre:

    1° Le Chapitre Saint-Pierre;

    2° Les frères de Saint-Jean;

    3° L'Abbaye de Saint-Laurent;

    4° Les Frères réguliers de Saint-Augustin du Val-Benoit.

    Le plus ancien et le plus puissant maître de la Seigneurie de Flémalle fut le Chapitre Saint-Pierre. C'est donc pour cela que nous examinerons principalement leur occupation jusqu'à la fin du XVIIIème siècle.

    Les hospitaliers de Saint-Jean habitaient Flémalle-Grande et tenait en fief les biens de l'Abbaye de Saint-Laurent; tandis que les frères du Val-Benoit ne possédaient pas beaucoup de terrain à Flémalle.

    Enfin, à côté des Seigneurs écclésiastiques, il existait des Seigneurs laics que nous verrons au point 4.

    Nous décrivons dans les pages suivantes: (Liens Cliquables)

    1. Limites de la Seigneurie de Flémalle-Haute

    2. Droits seigneuraux du Chapitre Saint-Pierre

    3. La Cour de Justice