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Château d'Aigremont :

Introduction historique et architectural :

Rue du Château d'Aigremont.

Introduction historique:

Le Château d'Aigremont domine la Meuse sur un rocher abrupt.

Au VIIème siècle, par mariage d'Agnès d'AIGREMONT avec Libert SUREAL, la Seigneurie s'allie à Warfusée et devient un centre d'opposition aux Princes-Evêques de Liège.

L'éperon rocheux d'Aigremont abritait déjà vers l'an 900, une forteresse qui avait été construit au sommet de la carrière d'Aigremont. La plus ancienne mention d'un Seigneur d'Aigremont remonte à l'an 802: un nommé Boine d'AIGREMONT. Ce pemier château a totalement disparu pour faire place au cours du XVIème siècle au deuxième château. Ce deuxième château est l'actuelle ferme du château d'Aigremont. Le troisième château est celui que nous connaissons érigé en 1715 par Mathias de CLERCX.

Pour se rendre compte de sa position stratégique, il faut venir au château par la vallée de l'Alloue.

Dès 1155, la seigneurie appartint à l'Eglise de Liège et ses différents propriétaires furent très tôt "avoués de Hesbaye". Cette tâche était très importante au sein de la Principauté, car c'est lui qui portait l'étendard de Saint-Lambert au cours des guerres, entre autre.

Au XIVème siècle, la famille de la MARCK prend possession du domaine. En 1468, Erard de la MARCK s'y réfugie pour échapper à la politique expansionniste de Charles le TEMERAIRE.

Six ans plus tard, son frère Guillaume abandonne la position au Prince-Evêque de Liège, Louis de BOURBON, qui démantèle partiellement la forteresse.

En réponse à cette destruction, Louis de BOURBON, prince-évêque de Liège, fut tué sous les murs de Liège le 29 août 1482.

Dans cette guerre qui opposait le Prince-Evêque (Louis de BOURBON) placé par Charles le TEMERAIRE et la famille de la MARCK, de très nombreuses victimes liégeoises sont à déplorer et de nombreux incendies sont à constater.

Après la mort de Louis de BOURBON,comme dit plus haut, c'est l'archiduc Maximilien d'AUTRICHE exige la tête de Guillaume de la MARCK, allié du TEMERAIRE.

Guillaume de la MARCK est attiré dans une embuscade aux environs de Saint-Trond. Il est emmené à Maastricht, où le 18 juin 1485, il est exécuté pour avoir tué Louis de BOURBON.

Ceci est l’histoire de la forteresse, qui est à la base de ce château de plaisance actuel.

En 1715, après que la propriété ait changé plusieurs fois de mains, le chanoine Mathias CLERCX achète la Seigneurie au bourgmestre de Liège, Mathias GRADY le 18 mars 1715 et devient Seigneur d'Aigremont.

Il est né et baptisé le 7 novembre 1660. Il est le dernier des treize enfants de Mathys CLERCX et de Marie STEMBIER qui se sont enrichis dans le commerce des tissus.

Mathias CLERCX était devenu chanoine tréfoncier de la Cathédrale Saint-Lambert de Liège. Les émoluments attachés à la fonction de chanoine et les biens patrimoniaux font de lui un homme riche, assez, du moins pour acquérir une seigneurie et y faire construire, en quelques années seulement, un château et ses jardins.

Mathias CLERCX, par ses lectures, fit preuve de beaucoup d'érudition en matière d'architecture et sa bibliothèque personnelle témoigne de son érudition en la matière.

Il dessina lui-même les plans du château actuel. Ce château, avec des plans en U, a été construit, de 1717 à 1725. Deux maîtres-maçons sont mentionnés dans un rôle d’exécutants et de conseillers.

La façade ouest est flanquée de murailles et a été construit avec des matériaux de réemploi.

La forteresse ne semblait, auparavant, n'occuper que l'emplacement de l'actuelle ferme. Là où se trouve aujourd'hui le château, il n'y avait vraisemblablement aucune construction.

Mathias CLERCX nous a laissé son livre de comptes. Dans ce dernier, tous les matériaux utilisés sont sévèrement renseignés. C'est ainsi que nous apprenons que la plupart des briques ont été fabriquées sur place, mais que les soubassements, bien qu'en pierres de Meuse, sont venus par bateau et donc, contrairement à ce que l'on pourrait penser, ne proviennent pas des environs immédiats.

Il mourra à Aigremont en 1744. Le château connaît alors plusieurs successions et sera quelque peu transformé en 1838-1840.

En août 1914, les troupes allemandes entrèrent dans le château ... à cheval. Le pavement du hall en porte toujours les stigmates en 1993.

La vue ancienne donnait entre autre sur le château de Basse Awirs, actuellement détruit et remplacé par une centrale électrique flanquée de trois cheminées gigantesques.

Par manque d'entretien, il se dégradera peu à peu jusqu'à son rachat par l'"Association royale des Demeures historique" le 16 janvier 1978.

Mais faute d’argent la société royale vend le château en 2001 à la société Dumont Wauthier qui est surtout intéressé par les gisements de calcaire. Si on les laisse exploiter les carrières tout alentours, ce superbe château risque de se retrouver sur un piton...

En 2006, une ASBL "Amis du Château d'Aigremont" organise plusieurs manifestations (concerts et conférences) culturels destinées à récolter des fonds pour la restauration de l'édifice historique.

Cette ASBL a été constituée depuis 25 octobre 1976 et a son siège social : Chaussée de Chokier 67 ou Rue Elva, 260, 4400 Flémalle-haute (à vérifier).

Introduction architectural:

Extérieurement, le château est un modèle de classicisme. Toute en lignes droites, la construction est équilibrée, empreinte de sobriété et même de sévérité. La symétrie est rigoureuse. L'intérieur contraste totalement avec l'extérieur, on le verra plus loin.

Côté cour intérieure, au nord, le château présente un corps de logis de sept travées, flanqué de deux petites ailes en retour d’équerre. Un avant-corps, formé des trois travées centrales marque l’axe nord-sud de l’édifice. Une aile de communs (appartements réservés aujourd’hui au responsable du château) est accolée au flanc ouest.

On entre au château par la cour. Sur l'aile droite, sous un porche au centre du bâtiment, nous trouvons aussi une porte. Après avoir passé cette porte, nous empruntons le passage entre la ferme et le château. Ce large couloir permet la communication entre les deux constructions (château et ferme). Ce corridor est en pente vers la ferme.

En contrebas, la ferme domaniale s'étend vers l'Ouest. Les jardins sont construit à la française à l'Est.

L'accès au château se fait par une belle grille en fer forgé aux armes de la famille CLERCX.

La cour d'honneur agrémentée de deux fontaines, l'une dédiée à Neptune, l'autre à Diane.

Au fond de la cour, la façade principale du château, en briques et calcaire, compte sept travées sur deux niveaux éclairées de baies à linteau droit, jadis à croisée. Les trois travées centrales, harpées aux angles et en ressaut, sont couronnées d'un fronton triangulaire orné d'une horloge.

La façade arrière a la même disposition ornée d'un fronton aux armes des CLERCX.

Les ailes latérales sont percées de manière semblable.

Le toit est fait de bâtières d'ardoises à croupes et coyaux percées de lucarnes à croupes.

A l'Ouest, l'aile des communs entièrement en calcaire ouverte de deux portes cintrées à bossages donnant directement accès à la ferme.

La cour intérieure, minérale avec des parterres de gazon est fermée par le château et les communs au sud et à l’ouest et par un mur d’enceinte percé d’un portail et agrémenté de fontaines au nord, d’une chapelle castrale dans l’angle nord-est et de grilles de clôture ouvrant sur les jardins à la française à l’est. La cour d’honneur est également ornée de deux jolies fontaines murales représentant Neptune et Diane, une chapelle dédiée à Saint Mathias et des jardins à la française dotés de deux petits pavillons.

A l'angle Sud-Ouest de la cour, une belle chapelle baroque a été élevée en 1725 et dédiée à Saint-Mathias.

La chapelle est édifiée en briques et calcaire d'une nef de deux travées; sa façade à volutes est harpée aux angles.

Entrée se fait dans l'axe par une porte à refends surmontée d'un chronogramme datant la construction et d'une grande niche cintrée renfermant une statue de Saint-Mathias. Elle a une épaisse corniche moulurée.

Une baies à linteau bombé et clé éclairent la nef sur deux niveau x. On peut y voir une bâtière d'ardoises percée de lucarnes à croupes et sommée d'une croix au-dessus du choeur (fig. 213, 214 et 214 bis).

Les jardins, à la française, sont situés dans le prolongement de l'aile gauche. Les grilles de la cour sont surmontées par un ouvrage de ferronnerie représentant un aigle, emblème des CLERCX. Celles du parc sont surmontées par le monogramme des CLERCX.

Côté vallée, au sud, les ailes se détachent en légère saillie du corps principal comme les trois travées centrales. L’avant corps est coiffé d’un fronton au tympan agrémenté d’un cadran d’horloge côté cour et des armes des CLERCX côté vallée. Chaque travée est composée de fenêtres, jadis croisées, au rez-de-chaussée comme à l’étage, et présente une lucarne en toiture.

Les communs sont percés en leur centre par deux arcades à bossage en plein cintre. Elles s’ouvrent sur un porche et rythment l’aile avec d’une part les écuries au nord et la cuisine et ses services au sud. Chacune de ces parties est composée d’une porte à châssis de tympan encadré de deux fenêtres pour le rez-de-chaussée. L’étage propose des fenêtres, jadis toutes à meneaux, dans l’axe des travées.

L'intérieur est richement décoré.

Outre l’architecture, le décor et le mobilier du château sont splendides. Les mobiliers français et liégeois sont principalement de style Louis XIII, XIV et XV. Le château abrite aussi un bel ensemble de tapisseries de Bruxelles du XVIIème.

Une fois dans le hall, le baroque règne. Tout est en lignes courbes, riche en couleurs, et donne une impression de mouvement.

Les peintures en trompe l'oeil sont exceptionnelles.

La plafond du cabinet du rez-de-chaussée a été peint par J. DELHAYE.

La salle à manger a été redécorée à la fin du XIIIème siècle.

Les peintures à l'intérieur du château sont de Jean DELHAYE de Huy et les sculptures de Jean HALLET de Liège.

Avant d'arriver à l'orée du bois, sur le flac Sud du valon, on peut remarquer de curieuses ondulations de terrein assez étroites. Ce sont là les vestiges des tranchées creusées par les soldats belges du fort de Flémalle pendant la "drôle de guerre".

Ce fort, situé sur un promontoire, plus à l'Est, devait défendre toute intrusion ennemie venant de la vallée en amont. Cependant, cette vallée mosane se trouvait hors de vues. C'est pourquoi, un brigadier et deux soldats, pourvus d'un téléphone de campagne, occupaient ici un poste d'observation nommé P.O. de Chokier.

Ce poste, occupé à la déclaration de guerre, le 10 mai 1940, fut abandonné deux jours plus tard car menacé de capture par les troupes allemandes.

La ferme:

La ferme semble avoir toujours tenu le rôle d'exploitation agricole depuis la construction du château. Quelques vestiges intéressants sont toujours visible tels que la four à pain, cachot, moignons de touts, mais la ferme est toujours exploitée et habitée par son propriétaire depuis 1949 (Mr. ELAERTS). Ces vestiges ne sont pas accessibles au public (1994).

---- Sources -----

- A.C[HEVALIER] et L.F.G[ENICOT], Châteaux de plaisance, manoirs, demeures classiques et résidences d'été, [Bruxelles, 1977], p. 38 à 40. P.

- COLMAN et B. LHOIST-COLMAN, Le château d'Aigremont, aménagement et remaniements, dans le B.C.R.M.S., t. 5, 1975-1976, p. 114 à 149.

- Inventaire du patrimoine culturel immobilier de la Région Wallonne: fiche n° 62120-INV-0005-01 (1980).

Patrimoine Monumental de Belgique : Tome 8/1 pp. 298-299

- "©KIK-IRPA, Bruxelles"

- Aigremont - Chokier - l'Ermitage (Commune de Flémalle), mémoire de Luc MALCHAIR, Année Académique 1993-1994, mémoire pour l'obtention du Brevet de Guide-Nature.

- Flémalle I, par la Commission Historique de Flémalle, Edition la Société d'Edition et de Publicité du Marché Commun S.C., 1979, p. 14. [Coll. Gentes]