--------------- Liens cliquables ---------------
Introduction - Historique 1 - 2 - Piperie de Chokier 1 - 2 - Fabrication de pipes 1 - 2
Modèles WINGENDER - Brevet - Anecdotes - WINGENDER Victor
Pipe de Chokier à Amsterdam - à Bergerac - à Liège - et autres endroits
-----------------------------------
Histoire des familles de pipiers à partir de Höhr (DE):
La famille WINGENDER:
En Europe, dès le XVIIe siècle, la fabrication de tabac et de pipe était un monopole des souverains. Il y avait différentes méthodes ou matière pour construire ces pipes (fabrication 1: manuelle ou fabrication 2: mécanique).
Les premiers fabricants de pipes et de tuyaux étaient d’abord des potiers sous licence d’Etat, parce que les pipiers étaient presque entièrement dépendants des fours de potiers au début, avant d'avoir leur four à eux. Les pots ou les plateaux à pipes, généralement grands et lourds, étaient placés au fond du four et au dessus, la poterie du potier.
A Höhr (DE) en Allemagne (près de Coblence sur le Rhin - (Coblenz (DE)), parmi les plus anciennes firmes, il y a celle de Julius WINGENDER qui produisait à Höhr (DE) depuis 1796. Il était aussi potier à l'origine.
Dans la seconde moitié du XIXe siècle, cette entreprise fabriquait un grand nombre de tuyaux simples pour le marché américain, mais aussi de beaux tuyaux pour le marché européen.
Leur bol à pipe plus décorée, sculptée et polychrome, date probablement du début du 20e siècle, lorsque l'industrie de la pipe, également dans le Westerwald, était en déclin.
Un dépotoir, avec des débrits de pipes, a été trouvé dans la "Jacques-Remy Str." À Höhr-Grenzhausen et est datée d'entre 1910 et 1920.
Publicité de "Julius WINGENDER"
Catalogue de "Julius WINGENDER"
Au XIXème et XXème siècle, ce qui nous intéresse, c'est l’argile blanche pour cuire, que l’on trouve près d’Hanovre (dans le Westerwald) en Allemagne et en Belgique à Andenne ou à Bree.
En Allemagne, dans le village de Höhr (DE), quelques familles se sont spécialisées dans ce type de fabrication, les MULLENBACH, les KNOEDGEN, les WINGENDER et les TREES. Ces familles vont célébrer plusieurs mariages entre eux pour unir leurs productions.
Début du XIXème siècle, c’est les campagnes de Napoléon puis le traité de Versailles. La Prusse ayant envahit la région de Coblence, une partie de la population pris peur. C’est comme cela qu’en 1806, des KNOEDGEN et WINGENDER se sont réfugiés dans la région de Chokier. Riche de leur savoir faire, ils créèrent une piperie qui acquit une réputation mondiale. Certains KNOEDGEN semblent, vers 1846, avoir émigré en Hollande pour revenir en Belgique installer leur usine à Bree en 1853. Les liens entre ces deux usines semblaient profonds. Leur catalogue était fort semblable et quant l’un changeait de technique (ex: abandon de l’argile pour de la tourbe, de la Bruyère, de l'Asbestos et l’amiante), l’autre suivait assez vite. Mais, on doit aussi constater que les catalogues des familles MULLENBACH et WINGENDER resté à Höhr (DE) étaient aussi fort semblable à ceux de Chokier et Brée. Quel est leurs liens de familles ?
1. WINGENDER Julius de Höhr (DE):
Il y avait donc à l'orgine, la fabrique de WINGENDER Julius, restée à Höhr en Allemagne.
Nous avons retrouvé plusieurs de leurs catalogues que vous pouvez consulter en cliquant ci-dessous.
- Catalogue WINGENDER Julius - HOHR - 1905-1920
- Catalogue WINGENDER Julius - HOHR - 1915-1925
- Catalogue WINGENDER Julius - HOHR - 1920-1930
- Boite à Pipe de Café WINGENDER Julius - HOHR - 1920
2. WINGENDER-KNOEDGEN de Chokier (BE):
Vers 1834, fuyant la région de Coblence (Coblenz (DE)), pour échapper aux conséquences du rattachement à la Prusse, Jacques KNOEDGEN, son frère Jean et sa Soeur Marie-Anne, quittent le Duché de Nassau.
Ils fuient le village de Höhr (de) pour éviter de devenir Prussiens et pour échapper aux aléas d'une crise économiques qui planaient.
Ils viennent s'installer à Chokier, car le paysage leur faisait penser aux bords du Rhin.
Henri WINGENDER était aussi issu aussi d'une famille de pipier. Il vint s’installer à Chokier en 1806.
La famille de KNOEDGEN était une famille de potiers. Et non loin de Chokier, il y avait aussi une terre semblable à celle de leur région d'origine, c'était la terre d'Andenelle (Andenne).
A Chokier, les KNOEDGEN fondèrent une piperie. Y travaillaient certains de leur compatriotte. Parmi ces ouvriers, il y avait un certain HenriWINGENDER déjà à Chokier depuis un certain temps.
Il avait fondé, en 1818, une piperie
En 1835, il épousa une des trois KNOEDGEN venu aussi de Höhr (DE): Marie Anne. Avec elle et ses deux frères, il fonda, la piperie connue sous le nom de KNOEDGEN-WINGENDER, dans l’ancienne maison de la Garde-de-Dieu. C'est ainsi qu'est née la société KNOEDGEN - WINGENDER.
Nous verons plus loin pourquoi, après 1839, le nom de la société fut WINGENDER - KNOEDGEN, ensuite WINGENDER Frères et enfin WINGENDER Félix. Leurs activités ont été interrompues en 1955.
Le mariage de Jacques KNOEGDEN avec Pétronille BEAUDINET [voir chapitre "Antoine TREES" ci-dessous], et leur départ pour Liège entraina la dissolution de la firme "KNOEDGEN-WINGENDER" en 1838-1839.
En 1839, les bâtiments d'habitation et la fabrique de pipes que Jacques et Marie-Anne KNOEGDEN possédaient en indivision furent partagés.
Et dans la foulée, Marie-Anne KNOEGDEN et son mari (Henri WINGENDER) fondent alors la firme "WINGENDER-KNOEDGEN" qui deviendra vers 1874 "WINGENDER Frères" avant de finir sous le nom de "Maison WINGENDER Félix" (du nom du fils des précédents, un des deux frères).
C'est Félix qui permis à sa "Maison" d'acquérir une célébrité de type mondiale. Il fit représenter la firme à l'Exposition Internationale de Philadelphie. Il y avait emporter des échantillons qui sont revenus intact avec lui. Il semble que ces modèles seraient ceux que l'on voit plus loin sous l'onglet "à Liège". Ces présentoires ont été offert au "Musée de la Vie Wallonne" de Liège en 1942.
En 1835, la société occupait 7 ouvriers et une ouvrière.
Quelques années plus tard, les usines de Chokier et Grivegnée, comptaient une quarantaine de personnes (hommes, femmes et enfants).
En 1906, Chokier occupait 50 ouvriers et ouvrières et une douzaine d'employés, représentants, contremaîtres, ...
En 1928, la "Députation Permanente" autorisait "WINGENDER Félix" à exploiter un atelier pour la fabrication mécanique de pipes en racine de bruyères.
En 1929, on ne fabrique plus que des bruyères et des asbestres (substance minérale proche de l'amiante), les pipes en terre n'étant plus demandées que par les forains. Ce type de produit a été supplanté à l'époque, par la vogue du cigare et surtout de la cigarette.
En 1955, ces modes auront raison de cette maison, et cela sera alors la fin définitive des activités.
Marque: WK ou KW
- Catalogue de Wingender - Knoedgen - Chokier (non daté)
3. KNOEDGEN de Bree (BE):
Dans la génération suivante, en 1846, KNOEDGEN Jean Jacques (fils de KNÖDGEN ou KNOEDGEN Jean époux de MÜLLENBACH Anne Marie), a fondée à Maastricht (NL) sa propre société de production. En 1850, il s'est marié avec une belge (PEETERS Anne Catherine). En 1853, l'usine fut transférée à Bree en Belgique suite à ce mariage. C'est Jan HILLEN, petit-fils du fondateur, qui a commencé à fabriquer des tuyaux en amiante et en bruyère comme à Chokier; et abandonné les tuyaux en argile. L'entreprise KNOEDGEN, dirigée par ce Jan HILLEN, a été reprise en 1979 par le Royal Elbert Gubbels de Roermond. Peu de temps après, l'entreprise a disparu de Bree.
Bien qu'à cette époque, en particulier en France mais aussi en Belgique, l'émaillage ponctuel sur les tuyaux était très populaire, et l'émaillage / laquage des accents sur les tuyaux en particulier, la société KNOEDGEN de Bree a produit de très beaux tuyaux émaillés multicolores.
Beaucoup de modèles exécutés dans les usines KNOEDGEN J.J. semblent provenir de la firme WINGENDER-KNOEDGEN de Chokier (vers 1850), et copiée sans vergogne d'avant en arrière. On dirait que ces deux familles sont proches parents sans avoir pu le démontrer actuellement.
Marque: JK (Couronné ou non)
Entête de lettre KNOEDGEN J.J. de 1924
- Catalogue de KNOEGDEN Jean Jacques - 1870-1880
4. MÜLLENBACH de Höhr (DE):
Cette famille a aussi célébré des mariages avec les KNOEDGEN, comme cité au point 3 (ci-dessus).
Mais, cette famille a aussi développé plusieurs firmes à Höhr (DE) : Gebrüder (Frères) MÜLLENBACH, MÜLLENBACH und Thewald ou J. Schilz-MÜLLENBACH.
Nous avons retrouvé plusieurs de leurs catalogues que vous pouvez consulter en cliquant ci-dessous.
- Catalogue Müllenbach Gebrüder - 1920-1935
- Catalogue Schilz-Müllenbach - 1910
- Catalogue Schilz-Müllenbach - 1916
- Catalogue Schilz-Müllenbach - 1939 et 1953-1955
- Divers clichés : Schilz-Müllenbach
5. Autres fabriques de pipe de Höhr (DE) au XIXè siècle:
- Peter GILLIS
- Theo LAMP and Co
Nous n'avons trouvé aucun lien avec les familles précitées venue en Belgique (Chokier et Bree).
6. Autres fabriques de pipe de la région liégeoise au XIXè siècle:
- Antoine TREES
Quant le Jacques KNOEGDEN du point 3 (ci-dessus) épouse Pétronille BEAUDINET, ils quittèrent Chokier pour Liège où Jacques crée un four en 1843, derrière une maison de la rue Longdoz. Il meurt en 1845.
Sa Veuve (Pétronille BEAUDINET), continue avec son beau-frère Jean KNOEGDEN l'entreprise créée sous le nom de KNOEGDEN Frères. Au début 1847, ils obtiennent l'autorisation de construire un four à cuire les pipes, dans le jardin de la rue Grétry, à Grivegnée.
Veuve Pétronille BEAUDINET avait engagé comme employé "Antoine THRES ou TRERS" pour la gestion afin de remplacer son mari à cette fonction. Antoine TREES était fabricant de pipe, originaire de Baumach (Duché de Nassau). Elle lui confie la gestion de toutes les opérations relatives à la société, ce qui n'était pas du goût de Jean KNOEGDEN qui fait dissoudre l'association des frères.
En 1848, Pétronille BEAUDINET épouse Antoine THRES ou TRERS. Elle décède en 1851. Au cours de la période où il a présidé aux destinées de l'atelier, Antoine a singulièrement accru le matériel et diversifié les modèles. Il devient aussi représentant des pipes française GAMBIER. La fabrique porte alors son nom.
La famille TREES est aussi originaire de Höhr (DE) et est alliée aux WINGENDER de Chokier, avec qui, ils n'ont pas toujours entretenu de bonne relation.
Entête de lettre TREES Antoine de 1905
---- Notes -----
Nous remercions le Musée de la Pipe de Amsterdam, qui nous a permis de reprendre la nombreuse documentation reprise sur ce site.
Si vous comparez les nombreux catalogues dont les liens sont ci-dessus repris, vous trouverez le nombre important de similitude. Ce qui prouve le lien entre ces différentes familles qui produisaient suivant les méthodes allemandes puis ultérieurement ajoutaient à leur collection des modèles à la française, suivant la méthode "GAMBIER" de Givet.
---- Sources -----
- Flémalle I, par la Commission Historique de Flémalle, Edition la Société d'Edition et de Publicité du Marché Commun S.C., 1979 - 1980, p. 35. [Coll. Potmans]
- Flanons n° 10, pp. 40-46, Ed. Commission Historique de Flémalle, non daté
- Site : https://www.claypipes.nl/buitenland/belgie/knoedgen-wingender/ (consulté : 05/12/2019)
- Site : http://www.pijpenkabinet.nl/Pijpenkabinet/Y-E%20techniek.html (consulté : 05/12/2019)
- Site : https://pipemuseum.nl/index.php?hm=4&dbm=1&maker=Wingender&q=1&wmod=lijst&sortby=datering_kruis&startnum=144 (Consulté : 05/12/2019) - 186 modèles.
- Site : http://www.pijpenkabinet.nl/Pijpenkabinet/boekbespreking-E%20Eeuw.html (Consulté 07/12/2019)
- Site : https://www.claypipes.nl/17e-eeuw/pottenbakker-pijpenmaker/ (Consulté 07/12/2019)
- Site : https://www.claypipes.nl/buitenland/ (Consulté 07/12/2019)
- Site : https://www.claypipes.nl/buitenland/belgie/knoedgen-wingender/ (Consulté 07/12/2019)
- Site : https://www.claypipes.nl/buitenland/belgie/bodemvondsten-knoedgen/ (Consulté 07/12/2019)