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A quoi sert l'Alun?
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Alunière du Château de Chokier - Alunière Saint-Pierre (FH – Trixhes)

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Les Charbonnages, puits et bures recensées sur Flémalle:

Les mines d'Alun ou Alunières:

Histoire locale liée aux alunières:

ALUNIERES DE CHOKIER

ALUNIERE DU HOULBOUSE

Alunière du Houlbouse

Enserrée entre le Bois des Moines et l'alunière St Pierre, Houlbouse paraît avoir eu moins d'importance que ses voisines.

Sachons d'abord qu'à Chokier comme ailleurs, c'est le seigneur local qui concédait l'exploitation du minerai d'alun en se réservant un certain tantième de la production. D'autre part, l'usine étant édifiée sur les communes, les manants du village exigeaient. une redevance annuelle.

La plus ancienne mention de l'alunière du Houlbouse remonte au 4 janvier 1606, quand Louis KETWICH, un étranger demeurant, alors à Chokier, s'engage en qualité de maître ouvrier aux mines et usines d'alun appartenant, à Thomas de SCLESSIN (commissaire de la Cité de Liège qui avait pris des participations dans le financement des industries nouvelles). Ce même KETWICH avait d'ailleurs déjà fait des recherches en 1605.

En mars 1606, on trouve mention d'alun dans de la correspondance envoyée à Gian Giacomo BARBIANO de BELGIOJOSO (Jean Jacques) (ou de Bellejoyeuse), seigneur de Chokier, par sa seconde épouse, Anne de Pottier (la seigneurie de Chokier avait été dévolue à BELGIOJOSO par le décès de sa première femme, Marie de SENSEILLE, qui l'avait reçue en héritage de son premier mari, George de BERLAYMONT, décédé en 1582).

En avril 1620, un acte est signé devant notaire, dans lequel Bartholomé TROCQUEA, résidant à Chokier, sera tenu de surveiller "les terres d'alun au mieux qu'il lui sera possible advisant si les ouvriers font bien leur devoir dedans les fosses et si iceux livrent ce qu'il aptient, ceux qui travaillent à journée qu'il s'en acquittera comme ils doivent, que les cuveleurs besognent bien et. comme il convient…"

Après la mort de Thomas de SCLESSIN, ce sont sa veuve et son gendre qui reprennent l'usine. Cette succession est, confirmée dans un écrit du 5 août 1620: "Isabeau, relicte de feu Thomas de SCLESSIN, Jean Guillaume demeurant à Choquier... pour gouverner l'usine de Choquier", et un autre du 13 mai 1622: "mise en arrêt de tous les alluns à Choqier, usine de la relicte de feu Thomas de SCLESSIN jadis commissaire de la Cité, et Loys de CARTIER son gendre".

Léon HALKIN, dans "Itinéraire de Belgique" de DUBUISSON-AUBENAY (1623-1628) nous livre ce détail: "A côté du château, dans un fond, est une officine où l'on fait l'alun de sable ou terre avec urine, qui vaut bien au château 6.000 livres de rentes" (alun de sable = alun en menus grains).

Vers 1625, le seigneur de Bellejoyeuse loue l'usine à Hubert JENNIN demeurant au Chaffour et Amel del GARDE-de-DIEU de Chokier. Le 6 août 1628, le premier cité cède sa part au second moyennant 1950 florins.

En 1643, l'entreprise est concédée à Pacquea delle GARDE de DIEU, Hubert delle GARDE de DIEU et Louis du CHESNE de Flémalle-Haute, beau-frère des précédents. La même année, ces derniers reçoivent "le pouvoir d'achever la xhorre qu'ils ont commencée sur la hauteur de Flémalle au dessous d'un chemin appelé Houlbousse". Il s'agit probablement de l'areine tracée sur le plan.

En 1663, l'usine érigée dans "l'héritage appelé le Bois de Cheval" appartenant à Amel delle GARDE de DIEU, possède 6 fourneaux et se trouve à cheval sur le ruisseau, ce dernier formant. limite entre les deux communes. Ceci est confirmé par un acte du 7 août 1686 : "il y a une usine bâtie sur la juridiction de Flémalle et de Choquier dont les fourneaux sont bâtis sur celle de Flémalle". Les fourneaux étaient donc sur la rive gauche du ruisseau. (Entre cette époque et la fin du XVIIIème siècle, on a certainement, dû reconstruire l'usine car le plan nous la situe sur la rive droite)

En 1699, Gabriel MANTANUS est, maître ouvrier de l'ouvrage de Houlbouse. L'année 1706 voit la fusion Houlbouse-Aigremont, devant le notaire DESTORDEUR.

En 1707, la Collégiale St Pierre à Liège s'insurge contre les maîtres de l'usine de Houlbouse, Michel de LONCHIN et Pierre de CHESRIE, qui ont l'intention, sans sa permission, de creuser une xhorre sur la commune de Flémalle-Haute (il faut savoir que St Pierre possédait les alunières voisines, celles situées sur Flémalle-Haute).

De 1707 à 1712, nous apprenons qu'on a tiré les schistes sous les biens de feu Michel de LONCHIN, des dames d'Aiwir et du Comte de BERLOZ. A l'époque, Piron RENARD est l'un des maîtres ouvriers.

Août 1712: fin de l'ouvrage du Houlbouse qui restera à l'abandon pendant presque un siècle. En 1801, Maximilien HENNAY d'Engis et Gabriel Théodore ROME des Awirs reprennent l'alunière. Ils constatent que les anciens maîtres "ont indubitablement, travaillé ces mines, vu la grosseur de leur terrisse, et qu'ils ne les ont abandonnés que par rapport qu'ils n'ont plus trouvé le moyen d'en tirer parti ... il ne reste plus aucun vestige de terre alumineuse, bures, puits, usine".

L'activité renaît donc, et l'usine occupe 20 à 25 ouvriers. En juillet 1810 permission est accordée de diriger les eaux sur la galerie d'écoulement de St Pierre. Grâce à la ténacité des maîtres d'ouvrage, on dénombrera 106 ouvriers en 1812. Cependant ce succès sera de courte durée car l'alunière sera définitivement abandonnée pendant la période hollandaise.

---- Sources -----

- Site de Chokier

- Industries Liégeoises : Les Alunières à Flémalle et dans la vallée de la Meuse, Ed. Commission Historique de Flemalle - 1992