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Fort de Flémalle:
Avant le 10 mai 1940: préparatif pour la guerre:
Une partie de la troupe était, par contre, logée à l'école de Profondval, pendant le début d'année 40... Et une autre à Jemeppe, mais nous n’est savons pas plus, faute d’archives.
Journal de campagne du fort, 10 mai, premier jour de guerre:
L’armée était mobilisée depuis août 1939, la situation paraissait calme, les permissions de 5 jours venaient d’être rétablies, lorsque…
10 mai 1940: premier jour de guerre:
Vendredi 10 mai 40, 1h10 du matin. L’officier de service, le lieutenant THIRY reçoit la communication suivante :
« ALERTE ALFRED – TERRITOIRE MENACE – TOUTES LES POSITIONS SERONT OCCUPEES DES L’AUBE. »
Le pli déposé au corps de garde est ouvert par le lieutenant THIRY ; Alfred est bien le prénom qui y figure, il s’agit donc bien de l’alerte réelle.
La confirmation réglementaire demandée à l’Etat-Major du régiment 20 minutes plus tard ne laisse aucun doute à ce sujet.
Les officiers présents au fort sont immédiatement alertés et le personnel autorisé à regagner son domicile chaque soir est rappelé sur-le-champ par des cyclistes et par téléphone.
Toutes les mesures prévues sont mises à exécution. Toutefois, sur avis du Commandant de groupe, le tir des 20 coups d’alerte n’est pas exécuté. A 2h30, toutes les coupoles sont occupées et les observatoires sont en alerte. Le fort est prêt à entrer en action. Dans l’attente du passage à la phase E (mobilisation générale), on procède à la mise au point des dernières évacuations prévues.
Dès l’aube de nombreux avions survolent le fort à très haute altitude, ils sont poursuivis par le feu nourri de la DTCA.
A 4h30, nouvelle communication téléphonique : Phase E décrétée. Le charroi nécessaire aux évacuations ne pouvant être réquisitionné que sur ordre du chef de corps, nous nous mettons en rapport avec l’Etat-Major du Régiment : notre demande reste sans réponse. Ensuite, nous demandons à la gare de Flémalle-Grande de mettre à notre disposition 4 wagons pour évacuer sur Bruges les fournitures de couchage en surnombre.
On est sans nouvelles de la situation générale, c’est l’INR qui nous apprend par son émission spéciale de 6h30 que les Allemands ont envahi la Belgique, la Hollande et le Grand-Duché de Luxembourg. Cette fois, nous sommes bien en guerre !
A 7h, le personnel qui n’est pas de service au Fort descend au cantonnement de Jemeppe sur Meuse, où s’installe également le bureau de comptabilité. Le matériel de casernement et le couchage nécessaire à la vie du Fort est rentré à l’intérieur de celui-ci. A la même heure nous arrive un charroi momentanément mis à notre disposition pour procéder aux évacuations. Le personnel du génie chargé du dégagement des alentours du fort, champ de tir, arrive également en camion automobile ; ce camion nous servira pour nos évacuations.
Le matériel de casernement en excédent est évacué sur la ferme Bodson, à Flémalle-Grande, et le matériel de couchage vers la gare. Le commandant du Fort, le Capitaine-Commandant BARBIEUX, qui était parti la veille en permission à Mons (Hainaut), rentre au fort vers 10h30. Quelques minutes plus tard, nos MiCAs entrent en action contre un avion allemand de reconnaissance volant bas.
Vers 11h, le personnel du Fort, qui avait coopéré à Boncelles à des travaux d’amélioration du réseau téléphonique de la PFL rejoint le cantonnement de Jemeppe. A 11h30, le personnel du génie procède à la destruction et à la mise à feu de deux maisonnettes, l’une en bois et l’autre en briques, qui gênaient le tir. Un avion français bimoteur survole alors le Fort à très basse altitude. Ce sera le seul avion allié que nous apercevrons durant toute la défense de l’ouvrage.
Le repas de midi est pris à l’intérieur du Fort, car le feu a été mis aux baraquements situés sur les glacis. Ceux-ci brûleront toute l’après-midi, et ce n’est qu’en fin de soirée que leurs débris seront accessibles pour procéder à la démolition des différentes cheminées.
L’après-midi se passe dans le calme. L’organisation du cantonnement de Jemeppe s’est faite sans incidents. Dans l’après-midi nous est également arrivé le Lieutenant de réserve Demarteau, qui n’avait pu rejoindre le Fort de Pepinster, auquel il était affecté. Après contrôle de son identité, il est désigné pour concourir avec le Lieutenant DRIHAIRE au service intérieur.
Vers 20h, réception du premier ordre tactique : « PFL 1 est abandonné. » L’armée de campagne ne défendra donc pas la position de la Meuse, et dès ce moment nous sommes pratiquement isolés et livrés à nous-mêmes.
La soirée est calme, et toute la nuit, on entend dans la direction du nord et de l’est une violente canonnade. La première relève de guerre sera terminée à 23h30, ce sera d’ailleurs la seule. Durant la nuit, le personnel de service au cantonnement signale le passage continuel d’unités d’infanterie en retraite. L’Etat-Major du Régiment nous informe qu’il se fixera à Flémalle, et effectivement, le Capitaine-Commandant GOBERT, Adjudant-Major et le Lieutenant DUPONT, officier TS, et porte-étendard arrivent au Fort le samedi 11 mai à 4heures du matin. Le Colonel MODART les y rejoint à 6 heures…
Sources : Récit du "Fort de Flémalle"
---- Notes -----
Nous vous invitons à visiter le Fort de Flémalle et à visiter son site internet Le Site du Fort de Flémalle.