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BISCUITERIE PAQUOT - Ivoz (après guerre) - Fin de la biscuiterie

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Fin de la famille PAQUOT-HABRAN - Photos à déterminer - Conclusion

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Biscuiterie PAQUOT (Ivoz-Ramet):

Fin de la biscuiterie :

Au décès de son mari, Madame HABRAN Marie Anne reste actionnaire de la société, il ne semble pas qu'elle ait été proactive, vu son âge (74 ans). Elle aurait vendu sa maison, certainement trop grande pour elle ou lui rappelant de trop mauvais souvenir quant à la fin pénible de son époux. Elle décède à 83 ans, le 18 novembre 1963 à Liège.

Depuis 1960, l'entreprise avait essayé de se diversifier en absorbant des petites confiseries et une chocolaterie d'une certaine importance, ACKERMANS et en s’exportant. L'entreprise possède également une filiale en France, PAQUOT-Reims, dont la production est commercialisée en Belgique par PAQUOT-Ivoz-Ramet. Mais la «Biscuiterie PAQUOT » est, de loin, le principal producteur de biscottes à tremper, produit qui rencontre la concurrence de la biscotte française, plus fine.

Pourtant début des années septante, la «Biscuiterie PAQUOT» couvrait 75 % de la production belge en biscuits.

Monsieur PAQUOT Henri décède le 7 janvier 1955. Madame HABRAN Marie Anne, au décès de son époux à 74 ans, elle n'est plus fort active dans la société, mais en reste actionnaire jusqu'à sa mort (18 novembre 1963, à 83 ans).

C’est après guerre que les « Biscuiteries PAQUOT » sont confrontées à des difficultés quasi insurmontables.

Les actionnaires nomment aux assemblées générales les différents administrateurs (du CA). Dans les dirigeants cités par RAICKMAN André, on trouve : MM DEMEUSE, DEBEUKELAER, CARPENTIER ... (infos tirées des notes de RAICKMAN André)

A la fin des années 60, il y a achat et absorption de la "chocolaterie ACKERMANS". Cette institution dont l'origine n'est pas connue était située rue de Serbie à Liège.

Il y a eu d'autres investissements, DAVID François, important actionnaire de la société, nommé administrateur de celle-ci en 1967, et devenu vice-président du Conseil d'Administration, nous raconte dans ses mémoires en 2004 (confiées à JANSSEN Pierre), et relatives à la biscuiterie (mémoires non appuyées par des documents) : " ... A cette époque, la société belge était en bénéfice léger et la française (de Reims) en légère perte récurrente. La société belge avait une position monopoliste avec prés de 90 % du marché belge de la biscotte carrée et la France détenait 14 % du marche français. Nous avons repris en Belgique la "Biscuiterie DEGUÉE" (6%), à la famille HUET, mais les petits actionnaires se sont opposés en assemblée, à ce que cela se passe par augmentation de capital, ce qui a occasionné une sortie de trésorerie qu'on aurait pu éviter (il parle de plus ou moins 4.000.000 de francs belges de l'époque [vers 1967])". Je n'ai pas trouvé de documents relatifs à cette "Biscuiterie DEGUÉE" !

En 1971, trois familles totalisaient 75 % des actions : DAVID, 37,5 % ; CRASBORN, 22,5 % et Van ZUYLEN, 15 %.

Les derniers mois de 1970 - 1971, la situation s'était rapidement dégradée, tant et si bien qu'ils avaient dû faire appel à la S.N.C.I. pour le paiement des salaires. En 1971, la « Biscuiterie Paquot » a une année difficile : elle avait dû demander 25 millions à la Société nationale d'Investissements sous forme d'obligations garanties par l'Etat. Les années qui suivirent ne furent pas plus brillante.

Assez amer sur la fin de cette société, DAVID François estime dans ces mémoires, qu'il y a eu trop d'influences négatives sur le cours des biscuiteries, notamment politiques ou concurrentielles, et puis les problèmes se sont accumulés : il y a eu expropriation de l'usine de Reims, d'après lui, pour un prix sous-estimé, une faible somme d'argents qui a juste" permis de rembourser les emprunts effectues pour acquérir l'usine d'Ampuis". Il reste persuadé qu'il y a eu calcul du maire de l'époque au profit d'une autre biscotterie française. Un malheur n'arrive jamais seul, et à Ivoz-Ramet "... le nouveau four [ndr : vers 1970] a explose ne faisant que des dégâts matériels, mais exigeant un remplacement urgent, avec une firme qui l'avait fourni en faillite !"

En 1974, suite à des gros problèmes de trésorerie, la « Société PAQUOT » sera mise en faillite et reprise par la « General Biscuit ». Les activités chocolatières, y compris l'ex-"Chocolaterie ACKERMANS", seront abandonnées par la « Société PAQUOT» mais reprise dans les activités de «General Chocolate», où se trouvait déjà l'ex-"VICTORIA".

En 1974, sonnera la faillite. Diverses solutions avaient été envisagées, parmi lesquelles la reprise par un groupe anglais, Kellog's et la transformation de la société en une entreprise publique.

Après la déclaration de faillite de 1974, l’usine d’Ivoz a été reprise dans le groupe belge "Gebeco", dont le siège social était à Herentals. Pour les travailleurs de la « Biscuiteries Paquot », le pire a été évité, c’est-à-dire la fermeture.

Le tout s'étant passé durant les vacances, le personnel n'aura pas eu à souffrir du chômage. On parle ici du personnel qui a été réembauchée par la nouvelle société. Mais une fraction du personnel n’a pas eu cette chance, cette opération s'est malheureusement soldée par une cinquantaine de licenciements principalement des employés.

Les ouvriers au nombre d’un peu plus d'une centaine, ont été presque tous réembauchés. Par contre, à l'exception de trois ou quatre d'entre eux, les employés ont tous reçu leur préavis.

Finalement, c'est la « General Biscuit » qui, moyennant un crédit de 50 millions accordés par la S.N.C.I. a accepté de reprendre l'affaire. Une extension de l'ex-PAQUOT est prévue à plus ou moins long terme.

Ci-dessous, deux coupures du journal "Combat" de 1974 et de 1980 expliquent la fin de cette société.

Revue de presse au moment de la faillite

Général Biscuit est la réalisation de la fusion de deux producteurs flamands : DEBEUCKELAER et PAREIN.

On peut se demander, si les différents achats d'autres firmes, étaient judicieux, mais cela reste de toute façon le même phénomène : le commerce alimentaire de la Belgique du début du 20ième siècle va disparaitre au cours de ce siècle là, car il y a ouverture des marchés, formation de grands groupes, automatisation de la production ... Au début du XXe siècle, l'alimentation en Belgique se basait, comme pour le reste de l'Europe, sur une production locale et un commerce d'importations et d'exportations. Et puis il y a eu mondialisation avec les avantages et conséquences que l'on connait encore malheureusement.

Et l'année 1980 marque définitivement la fin de cette société, un fleuron en Belgique ... Terminons par la note de DAVID François sur cette fermeture : " Les biscotteries occupaient à l'époque de gloire : 205 personnes à Liège, près de 300 a Reims et 80 a Ampuis auxquelles il faut ajouter le personnel commercial à Paris. Les entreprises étaient propriétaires de nombreux immeubles et terrains à Ivoz-Ramet (des deux cotes de la route et un grand terrain de fond), à Liège rue de l'Université, à Paris, boulevard des Italiens, à Reims : un hectare à moins de 200 m de la Cathédrale, à Ampuis une petite usine avec des terrains tout autour et un très beau château, le long du Rhône avec deux hectares."

Etablissement Victoria de Dordrecht (maison mère)

«General Biscuit Company » est une société holding qui domine 27 unités de production situées tant en Belgique (le siège social est établi à Herentals, voir photo ci-dessus) qu'à l'étranger : Victoria, Meurisse, Parein, De Beukelaer, L'Alsacienne. «General Biscuit Company» a été constitué le 22 août 1978 de la fusion de «Gebeco», du groupe Néerlandais «Liga» et du groupe français en raccourcit «Lu».

Le groupe a été constitué à la base en 1965 par la fusion de De Beukelaer et Parein, dont les familles restent les principaux actionnaires. Le groupe français «Aliment essentiel» détient 18% des actions de la nouvelle société « General Biscuit Company ».

En 1970, le groupe I.T.T. a essayé, sans succès, de se rendre maître de « General Biscuit ». Une augmentation de capital a alors été décidée. Elle a été souscrite par le groupe Almanij, holding de la Kredietbank.

Cette nouvelle société s'efforcera de rentabiliser à nouveau l'exploitation à Ivoz-Ramet de manière à y assurer l'emploi. « General Biscuit Company S. A.» est un groupe belge très important fabriquant des biscuits, des gaufrettes, des gaufres, du chocolat, des aliments, pour enfants et produits diététiques, de la pâtisserie industrielle...

A cette gamme s'ajoute maintenant la fabrication de produits de panification fine (entre autres : biscottes) avec une exploitation unique à Ivoz-Ramet.

«General Biscuit Company» est surtout connu pour ses produits sous les marques De Beukelaer, Parein, Victoria, Meurisse, l'Alsacienne, Liga-Betterfood, Tante Odile, etc.

Après la faillite, on nomma Mathilde THYS comme déléguée. Mais elle ne pourra pas empêcher que soit démonter les fours un à un, les machines, les tapis, le matériel pour le voir partir pour le pays flamand. A la fermeture définitive, le personnel s’est vu offert la possibilité d’aller travailler à Herentals sur leurs anciennes machines qui y avaient été amenée. Depuis la faillite en 1974, la même qualité de biscuits n’a jamais été retrouvée.

C'était la première grande faillite en Belgique. Aucun encadrement législatif ni social n'était prévu. La faillite PAQUOT fit avancer les choses.

Conséquences de la faillite de la "Biscuiterie PAQUOT".

« General Biscuit Company » a absorbé un grand nombre de société biscuitière comme LU (Lefèvre-Utile) qui n'existe plus depuis 1968 et chocolatière comme "Côte d'or" qui a été absorbée en 1987. Mais actuellement, ces noms nous parlent encore, car le marketing de l'utilisation de ces noms était encore rentable. D'autres sociétés absorbées n'ont pas eu cette chance, comme Parein, De Beukelaer, Victoria ou PAQUOT, pour ne citer que les sociétés belges.

C'est cet oubli immérité qui nous a poussés à réveiller nos mémoires et à transmettre aux générations futures ce pan d'histoire que l'on ne doit pas oublier et dont on peut être fier.

"Général Biscuit" et la fin de la production à Ivoz-Ramet

---- Sources -----

- Article de Monsieur DELAGOEN Alphonse et de JANSSEN Pierre.

- Rubrique de Monsieur DELAGOEN Alphonse

- "Flémalle d'Hier et d'Aujourd'hui" n° 23 - 11/2019 - Ed. C.A.H.P.M. - Article de MULLENDERS André

- "Flanons dans les rues de Flémalle", n° 12, Ed. Commission Historique de Flémalle, non daté.

- "Les Biscuiteries de Reims", par THIBAULT Michel, Edition "Parcours et Labeurs", Alan Sutton, 2003, pp. 112-120.

- "Manuel de droit des Biens : Tome I : Biens et propriété", par LECOCQ Pascal, Ed. de Bouck-Larcier, collection Larcier, point 32.

- Archives "Biscuiteries PAQUOT" - Ministère des Finances - Impôts : "S.A. Biscuiteries PAQUOT", Ivoz-Ramet, 1946-1947 - Inventaire 4764 - Source : A.E.L..

- Journal "Combat", 8 août 1974, n° 32, Liège.

- "La Passerelle : Le Rail dans l'entité de Seraing", 0/1998, p. 17.

- "Un brin de mémoire vive", éventail d'histoires des femmes flémalloises, Edition Femmes Prévoyantes Socialistes (FPS - section de Flémalle), Liège, 2005.